Le Mékong se divise en une multitude de bras où sont éparpillées de petites îles luxuriantes de végétation. C’est donc le district de Siphandone, mot qui signifie les « 4000 îles » en lao. Ici, le Mékong n’est plus navigable à cause des courants, des rapides et des spectaculaires chutes d’eau. Il y a trois îles principales : l’île de Kong, la plus grande île du Mékong ; puis ses deux sœurs voisines ; l’île de Khône et l’île de Det, jugées plus dépaysantes et plus authentiques. Ces dernières sont accessibles en pirogues peu sécurisantes qui naviguent à fleur d’eau.
C’est donc l’une d’elles qui nous a conduit vers notre lieu de résidence : l’île de Khône. C’est superbe, nous dénichons vite deux petites chambres à 4 € l’une, sur le Mékong ; rudimentaire mais très charmante. Petit jardin, terrasse et hamac privatifs. La Guesthouse ( Somphamit Guesthouse, mérite d’être citée) loue pour 1€ la journée des vélos ; c’est comme cela que quelques minutes après notre arrivée, nous nous élançons sur nos vétustes engins à la découverte de l’île. Les îles de Khône et Det ont joué un rôle important pour la navigation sur le Mékong au temps du protectorat français. Il ne reste pas grand-chose de ce glorieux passé, sinon quelques villas coloniales, une école en assez mauvais état, et un curieux pont de chemin de fer permettant de relier les deux îles.
En vélo, à quelques kilomètres, nous accédons aux chutes de Li Phi, elles ne sont pas très hautes, mais le cadre est sauvagement beau, et elles s’étendent sur des kilomètres. Nous suivons le panneau « plage » qui nous amène sur une plage de sable en bordure du Mékong. Nous nous joignons aux quelques baigneurs, notamment des bonzes, pour tenter de nous rafraîchir dans cette eau tiède sous une chaleur ardente. Là encore, le cadre est fascinant avec ses jolies étendues de roches volcaniques. Nous resterons une bonne heure à patauger dans quelques centimètres d’eau en étant vigilant de ne pas nous éloigner car à quelques mètres les courants sont drastiques. Une jeune hollandaise en a fait l’expérience devant nos yeux, nous avons dû faire une chaîne humaine pour la tirer jusqu’au bord.
Nous reprenons les pistes périlleuses avec nos vélos et faisons un stop bien mérité pour siroter une noix de coco fraîche puis la dégustons allégrement. Nous nous dirigeons cette fois en suivant les panneaux « piscine » et « dauphins ». Après un parcours épique de quelques kilomètres où le VTT et la bombe anti moustiques étaient indispensables, nous atterrissons seuls au monde sur une belle plage où se trouvent quelques gargotes sans client. Si l’endroit est superbe, la baignade n’est pas très engageante, entre les courants, la couleur de l’eau et le fuel qui s’échappe des bateaux de pêcheurs environnants.
Nous savions qu’il y avait la possibilité de partir en pirogue à la recherche des dauphins d’eau douce. Nous questionnons un pêcheur, qui nous dirige vers la bonne personne, il nous en coûtera 9€ à nous 4 pour un spectacle extra ordinaire d’une bonne heure. Rien que la balade fut un délice. La petite pirogue navigue, la nature est présente partout : des arbres, des fleurs penchés dans le sens du courant. Nous nous disions, c’est tellement beau que même si nous ne voyons pas de dauphin, ça valait le coup de découvrir ces paysages. C’est calme, quelques pêcheurs, des oiseaux. Notre guide coupe le moteur et nous nous arrêtons, seule une barque demeure à quelques mètres de nous avec un jeune homme à son bord. Nous attendons quelques minutes et ils sont là tout autour de nous, les derniers dauphins d’eau douce au monde ! A droite, à gauche, , nous les voyons de part et d’autres, entendons leurs souffles puissants. Enfin, des dauphins rien que pour nous. Merveilleux moment !
Malheureusement, nous ferons peut-être partis des derniers témoins de ce spectacle. Au Laos, il n’en reste plus que 13, puis quelques uns dans le grand fleuve birman d’Irrawaddy, mais aujourd’hui cette espèce ne compte plus que quelques dizaines de spécimens sur la planète. Nous restons optimistes toutefois parce que nous avons dénombré quelques bébés ; et, depuis quelques années une équipe américano-canadienne veille à la protection de l’espèce. Elle a financé parallèlement la construction d’une école, tout en aidant les riverains à utiliser des techniques de pêches moins meurtrières pour ces beaux dauphins blancs. Ils sont différents des dauphins que nous connaissons, ils sont plus gros, leurs ailerons sont plus larges mais moins hauts et surtout leurs museaux sont arrondis, nous n’aurons pas réussi à l’immortaliser sur image, mais leurs têtes ne ressemblent pas à celles des dauphins d’eau de mer.
Rassasiés par ce spectacle et sous la fine pluie qui commence à tomber, nous chevauchons nos montures pour regagner notre hutte au bord du Mékong. Il est 18h, quelques kilomètres nous séparent du bercail et toujours cette chaleur harassante. Quelques mètres et la monture plus que désuète de Franck nous lâche, du coup comme vous pourrez le constater sur les photos, retour encore plus sportif que prévu…pour nous deux !
Soirée sympa dans un petit restaurant au-dessus du Mékong servant une cuisine lao plus élaborée que ce que nous mangeons habituellement. Echange de bons tuyaux avec deux jeunes libraires françaises qui voyagent deux mois en Asie. Bonne grande nuit pour la famille Barathon séparée en deux clans, petite matinée tranquille sur l’île avant de reprendre la péniche puis un van vers Paksé.
Ce soir une nouvelle expérience nous attend, le sleeping bus, embarquement vers 20h30 pour Ventiane, la capitale, où nous devrions arriver au petit matin…sûrement exténués !
A bientôt pour la suite
Les Barathon qui aiment de plus en plus le Laos de jour en jour
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Les 4000 îles, où la magie sauvage du Mékong
Le Mékong se divise en une multitude de bras où sont éparpillées de petites îles luxuriantes de végétation. C’est donc le district de Siphandone, mot qui signifie les « 4000 îles » en lao. Ici, le Mékong n’est plus navigable à cause des courants, des rapides et des spectaculaires chutes d’eau. Il y a trois îles principales : l’île de Kong, la plus grande île du Mékong ; puis ses deux sœurs voisines ; l’île de Khône et l’île de Det, jugées plus dépaysantes et plus authentiques. Ces dernières sont accessibles en pirogues peu sécurisantes qui naviguent à fleur d’eau.
C’est donc l’une d’elles qui nous a conduit vers notre lieu de résidence : l’île de Khône. C’est superbe, nous dénichons vite deux petites chambres à 4 € l’une, sur le Mékong ; rudimentaire mais très charmante. Petit jardin, terrasse et hamac privatifs. La Guesthouse ( Somphamit Guesthouse, mérite d’être citée) loue pour 1€ la journée des vélos ; c’est comme cela que quelques minutes après notre arrivée, nous nous élançons sur nos vétustes engins à la découverte de l’île. Les îles de Khône et Det ont joué un rôle important pour la navigation sur le Mékong au temps du protectorat français. Il ne reste pas grand-chose de ce glorieux passé, sinon quelques villas coloniales, une école en assez mauvais état, et un curieux pont de chemin de fer permettant de relier les deux îles.
En vélo, à quelques kilomètres, nous accédons aux chutes de Li Phi, elles ne sont pas très hautes, mais le cadre est sauvagement beau, et elles s’étendent sur des kilomètres. Nous suivons le panneau « plage » qui nous amène sur une plage de sable en bordure du Mékong. Nous nous joignons aux quelques baigneurs, notamment des bonzes, pour tenter de nous rafraîchir dans cette eau tiède sous une chaleur ardente. Là encore, le cadre est fascinant avec ses jolies étendues de roches volcaniques. Nous resterons une bonne heure à patauger dans quelques centimètres d’eau en étant vigilant de ne pas nous éloigner car à quelques mètres les courants sont drastiques. Une jeune hollandaise en a fait l’expérience devant nos yeux, nous avons dû faire une chaîne humaine pour la tirer jusqu’au bord.
Nous reprenons les pistes périlleuses avec nos vélos et faisons un stop bien mérité pour siroter une noix de coco fraîche puis la dégustons allégrement. Nous nous dirigeons cette fois en suivant les panneaux « piscine » et « dauphins ». Après un parcours épique de quelques kilomètres où le VTT et la bombe anti moustiques étaient indispensables, nous atterrissons seuls au monde sur une belle plage où se trouvent quelques gargotes sans client. Si l’endroit est superbe, la baignade n’est pas très engageante, entre les courants, la couleur de l’eau et le fuel qui s’échappe des bateaux de pêcheurs environnants.
Nous savions qu’il y avait la possibilité de partir en pirogue à la recherche des dauphins d’eau douce. Nous questionnons un pêcheur, qui nous dirige vers la bonne personne, il nous en coûtera 9€ à nous 4 pour un spectacle extra ordinaire d’une bonne heure. Rien que la balade fut un délice. La petite pirogue navigue, la nature est présente partout : des arbres, des fleurs penchés dans le sens du courant. Nous nous disions, c’est tellement beau que même si nous ne voyons pas de dauphin, ça valait le coup de découvrir ces paysages. C’est calme, quelques pêcheurs, des oiseaux. Notre guide coupe le moteur et nous nous arrêtons, seule une barque demeure à quelques mètres de nous avec un jeune homme à son bord. Nous attendons quelques minutes et ils sont là tout autour de nous, les derniers dauphins d’eau douce au monde ! A droite, à gauche, , nous les voyons de part et d’autres, entendons leurs souffles puissants. Enfin, des dauphins rien que pour nous. Merveilleux moment !
Malheureusement, nous ferons peut-être partis des derniers témoins de ce spectacle. Au Laos, il n’en reste plus que 13, puis quelques uns dans le grand fleuve birman d’Irrawaddy, mais aujourd’hui cette espèce ne compte plus que quelques dizaines de spécimens sur la planète. Nous restons optimistes toutefois parce que nous avons dénombré quelques bébés ; et, depuis quelques années une équipe américano-canadienne veille à la protection de l’espèce. Elle a financé parallèlement la construction d’une école, tout en aidant les riverains à utiliser des techniques de pêches moins meurtrières pour ces beaux dauphins blancs. Ils sont différents des dauphins que nous connaissons, ils sont plus gros, leurs ailerons sont plus larges mais moins hauts et surtout leurs museaux sont arrondis, nous n’aurons pas réussi à l’immortaliser sur image, mais leurs têtes ne ressemblent pas à celles des dauphins d’eau de mer.
Rassasiés par ce spectacle et sous la fine pluie qui commence à tomber, nous chevauchons nos montures pour regagner notre hutte au bord du Mékong. Il est 18h, quelques kilomètres nous séparent du bercail et toujours cette chaleur harassante. Quelques mètres et la monture plus que désuète de Franck nous lâche, du coup comme vous pourrez le constater sur les photos, retour encore plus sportif que prévu…pour nous deux !
Soirée sympa dans un petit restaurant au-dessus du Mékong servant une cuisine lao plus élaborée que ce que nous mangeons habituellement. Echange de bons tuyaux avec deux jeunes libraires françaises qui voyagent deux mois en Asie. Bonne grande nuit pour la famille Barathon séparée en deux clans, petite matinée tranquille sur l’île avant de reprendre la péniche puis un van vers Paksé.
Ce soir une nouvelle expérience nous attend, le sleeping bus, embarquement vers 20h30 pour Ventiane, la capitale, où nous devrions arriver au petit matin…sûrement exténués !
A bientôt pour la suite
Les Barathon qui aiment de plus en plus le Laos de jour en jour